They come to her fierce and confident, without knowing she preyed on them first. • Eager to have her, they let her dominate. • Thinking she will come to love them, they let her have it. • Like a song, she digs her way through their mind. • Before they can realize, she is feeding from their fears. • I'm sorry, it is too late.
tu me fais penser à quelqu'un...
Ils parlaient de la librairie où ils avaient échangé pour la première fois, celle où tout avait commencé. La tête reposant sur ces genoux fins et cruellement frais, il riait en vantant la blondeur de ses cheveux, et leur toucher que ses doigts ne pourraient oublier. Elle l'écoutait en le débarrassant des boucles qui lui barraient les yeux, sans prononcer le moindre mot, sans esquisser le moindre sourire. Ces mèches brunes n'avaient rien d'exceptionnel qu'elle n'ait jamais vu avant... Même là, près de lui, ce regard glacé qu'il voulait voir nu fuyait. Proche mais terriblement éloignée, froidement chaleureuse et singulière, il ne pouvait y résister. Comme le goût d'une friandise qui faisait envie alors qu'elle était déconseillée. L'odeur d'une cigarette allumée se glissant dans les narines d'un abstinent. La vue précieuse et fascinante d'un océan qui menaçait de nous engloutir tout entier. Il ne savait d'elle que ce qu'elle lui avait dit. Son nom, sa profession, ses auteurs.
Ce qu'il avait pu voir de lui-même. Son audace, sa franchise cassante, ces côtés de grand enfant caractériel. Il avait senti en l'étreignant qu'elle ne serait jamais sienne, qu'elle ne devait sûrement pas l'aimer. Mais prisonnier de ce magnétisme sans nom, il ne s'était jamais résigné à y renoncer.
Naïm Saad, toruu-sama.
" Mama ? "
L'amour sain avait toujours été une notion particulière et chaotique, dans sa vie; entraînant plus de désordre que de paix. Seulement aujourd'hui, si elle semblait si étrangère à ce sentiment, c'était bien pour une raison particulière mais complexe qu'elle ne saisissait pas entièrement. Ou qu'elle n'avait pas cherché à étudier, du moins. • L'homme était une bête, quand il n'était pas prisonnier d'une âme d'enfant farouche. Quand il ne s'apprivoisait pas, il se domptait. • Un corps aux courbes taillées dans le marbre froid. Un teint d'albâtre, des cheveux trop blonds, des yeux polaires qui glaçaient autant qu'ils réconfortaient. • La nuit, Anabeth savait se perdre dans des draps qui n'étaient pas les siens mais préférait notamment les eaux usées de fleuves dans lesquels le plus téméraire n'oserait pas s'enfoncer. Habitude macabre que seuls les mélancoliques à l'âme éprouvée avaient pu observer; sa silhouette fantomatique apparaissait et disparaissait comme un bon ou mauvais rêve pour ne laisser que des doutes.
Chaos/Hagen, knightovchaos