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La nuit était tombée pour de bon, elle soupira une dernière fois.
Étendue près d'une jeune femme à la peau embrassée par le soleil, Kimberley tenta en vain de ne pas laisser le sommeil avoir raison de sa résistance. Peut être n'aurait-elle pas peur. Non, elle n'aurait pas peur. La chaleur de sa paume contre sa joue, le regard ambre de son amante la berçait, l'entourant de cette lumière jaune qui la nuit calmait les enfants et repoussait les monstres du placard. Une veilleuse bienveillante, voilà ce à quoi elle ressemblait.
Mais ce faisceau de lumière disparut, elle était partie.
Seule sur le patio d'une maison qui n'était aucune des siennes, Kimberley se demanda si aujourd'hui, elle verrait un visage, si elle comprendrait. Après avoir arpenté les vestiges de souvenirs sûrement enfouis, après avoir appréhendé ce que l'esprit concerné cherchait à fuir. Il n'y avait qu'un proche, qu'une personne qu'elle avait assez connu pour lui livrer ses peurs, ses cauchemars. Quelqu'un qui lui avait fait confiance et l'avait estimée.
On criait. Elle tourna enfin la tête pour se retrouver dans une chambre qu'elle n'avait jamais vue avant. Un couple d'inconnus, une femme qui pleurait, un homme impatient. Elle ne les connaissait pas, et eux ne la voyaient pas. Ils interagissaient dans une langue si étrangère à son oreille qu'elle lui parut inventée.
Jeg ville ha kalt deg "Analisa".
If you find me in your dreams, it is too late to hide your secrets.
JAMAIS ELLE N'AIMERAIT LA NUIT.
LE JOUR REPOUSSAIT LA NUIT ET LA RASSURAIT. LE MONDE QUI L'ENTOURERAIT ALORS AUSSI. MAIS LA LUMIÈRE DE LA LUNE ÉVEILLAIT SON ESPRIT.
LA NUIT NOIRE NE LUI FAISAIT PAS PEUR POUR SA SOMBREUR. COMME UN FILM PROJETÉ EN SONGE, LA VÉRITÉ QUI N'ÉTAIT PAS TOUJOURS LA SIENNE LUI APPARAISSAIT À CHAQUE MAIN SERRÉE, A CHAQUE CONVERSATION.
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